S’il est certainement vrai que certaines personnes sont nées pour être des leaders et n’ont « que » les compétences nécessaires pour réussir en matière de leadership, il est beaucoup plus courant que les personnes que vous considérez comme de grands leaders le soient devenues au fil du temps en maîtrisant les compétences nécessaires au succès.
Une grande partie de cette maîtrise des compétences implique de développer de bonnes habitudes de leadership dès le départ, mais cela implique également de prendre conscience des habitudes non productives et des méthodes d’apprentissage pour les inverser (ou les gérer).
Les conseils ci-dessous peuvent s’appliquer aux deux scénarios. Cependant, il est important de souligner qu’il est généralement plus facile pour les nouveaux leaders de développer de bonnes habitudes de leadership.
Pourquoi ?
Ce que les nouveaux leaders n’ont pas, c’est une affinité éprouvée dans le temps pour faire les choses ou aborder les situations d’une manière particulière. Leurs habitudes ne sont pas encore ancrées. Cela étant, ils n’ont pas autant de mauvaises habitudes à défaire que les leaders qui l’ont été pendant de nombreuses années dans la même entreprise.
Le dicton « On n'apprend pas à un vieux singe à faire la grimace » peut vous venir à l’esprit, mais notez que vous pouvez tout à fait apprendre à un leader expérimenté à développer de bonnes habitudes de leadership, tant que vous mettez en place un système propice au changement de comportement.
L’idée de mettre en place un système pour vous aider à développer de nouvelles habitudes est tirée du livre de James Clear, Atomic Habits, auquel je me référerai plus tard dans ce blog.
Pourquoi les vieilles habitudes sont-elles si difficiles à rompre ?
Nous y répondrons de façon exhaustive dans un autre article, mais pour faire court, la réponse (basée sur la science) est que les individus s’habituent à faire la même chose de la même manière. C’est ainsi que les habitudes se forment, car les comportements régulièrement répétés sont appris par le renforcement et la répétition. À partir d’un certain point, ces comportements (habitudes) nécessitent peu ou pas de réflexion et deviennent automatiques.
En fait, votre cerveau a soif d’habitudes parce qu’elles sont efficaces et nous permettent d’accomplir des tâches sans effort et sans gaspiller d’énergie ou de matière grise. (C’est ce qu’on appelle l’homéostasie.) Du point de vue de l’efficacité du cerveau, c’est génial car cela permet à notre cerveau d’en faire plus chaque jour, et notamment la réflexion et la planification dont nous avons besoin pour planifier nos journées et faire notre travail.
Cependant, dans le monde des affaires, l’homéostasie est souvent reconnue comme l’envie de maintenir le statu quo, de renforcer la culture existante, etc. Quel que soit le nom que vous lui donnez, ce n’est pas idéal pour mettre en œuvre le changement et ouvrir la voie à un avenir nouveau et différent.
Ainsi, s’il est vrai que les nouveaux leaders ont un avantage lorsqu’il s’agit de développer de bonnes habitudes de leadership - parce qu’ils n’ont probablement pas eu le temps de développer des habitudes de leadership moins bonnes - il est également possible pour ceux qui occupent des postes de direction depuis des années de se débarrasser des anciennes habitudes et d’en développer de nouvelles plus adaptées à la transformation de leur entreprise. Avant d’en venir aux conseils sur la façon dont vous pouvez développer de meilleures habitudes de leadership (indice : tout dépend de votre système !), discutons d’abord de quelques habitudes des bons leaders.
Quelles sont les bonnes habitudes en matière de leadership ?
Les bonnes habitudes de leadership sont ancrées dans les compétences de base dont les leaders ont besoin pour être efficaces. Sur la base de décennies de recherche, DDI a déterminé les compétences de base suivantes pour les leaders performants de tous les niveaux :
- L’intelligence émotionnelle
- Une écoute active et authentique
- Mener des conversations ciblées
- Avoir un état d’esprit de croissance
- Être un bon entraîneur
- Établir des relations
- Poser des questions
Un exemple de bonne habitude de leadership qui fait partie de bon nombre de ces compétences de base ? Le fait d'écouter les préoccupations des membres de l’équipe et d’y répondre avec empathie.
DDI définit l’empathie comme le fait de reconnaître les sentiments et les circonstances des autres lorsqu’ils expriment des émotions, verbalement ou non verbalement. L’empathie consiste à faire savoir aux autres que leurs sentiments sont compris et les aide à sentir que leur point de vue est pris en compte.
Un leader empathique sait écouter de façon active et authentique et poser les bonnes questions pour mieux comprendre les ressentis, les préoccupations et les frustrations des membres de son équipe, de ses collègues, etc. Parce que l’empathie aide à construire une compréhension mutuelle, elle peut être utile pour désamorcer les conflits.
L’empathie est une soft skill, ce qui est une bonne nouvelle, car les soft skills s’apprennent et se pratiquent. Ainsi, les leaders peuvent devenir plus empathiques en développant de bonnes capacités d'écoute et en maîtrisant la marche à suivre pour avoir des conversations réussies.
Comment développer de bonnes habitudes de leadership
Le livre de James Clear, Atomic Habits, est une véritable mine de connaissances sur tout ce qui concerne les habitudes : la science qui les sous-tend, les stratégies pratiques pour vous apprendre à maîtriser et/ou à inverser les habitudes, et comment de minuscules changements de comportement peuvent conduire à des résultats remarquables à long terme. Si vous avez ne serait-ce qu’un léger intérêt pour les habitudes ou si des objectifs d’amélioration personnelle, je vous recommande de le lire.
En lisant Atomic Habits, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à la façon dont de bonnes habitudes de leadership pourraient être développées en utilisant les recommandations de Clear. Voici quelques-uns des centaines de conseils qu’il offre dans son livre et qui m’ont vraiment interpellé.
1. Ne vous attendez pas à ce que les progrès se produisent du jour au lendemain.
Il est courant de faire quelques petits changements, de ne pas voir immédiatement de résultat tangible et d'abandonner alors. Si vous décidez de perdre du poids, ce n'est pas en mangeant correctement et en faisant du sport pendant deux semaines que vous verrez une différence sur la balance. Vous avez commencé à développer de bonnes habitudes, mais vous abandonnez parce que vous ne voyez pas de résultats. Clear dit que pour faire une différence significative, les habitudes doivent persister assez longtemps pour briser ce qu’il appelle le plateau du potentiel latent.
Le plateau du potentiel latent de Clear montre comment nous nous attendons à ce que nos résultats soient rapides et linéaires, mais la réalité est que nos efforts prennent plus de temps que nous ne le pensons pour se matérialiser. (Lorsque vos efforts ne vous donnent pas les résultats que vous pensez que vous devriez avoir au moment où vous pensez que vous devriez les avoir, c’est ce que Clear appelle la « vallée de la déception ».)
Mais ce n’est pas parce que nos efforts ne sont pas concrétisés aussi rapidement que nous pensons qu’ils le devraient que nous effaçons le travail que nous avons déjà accompli. La morale de l’histoire : soyez patient, mettez-vous au travail, et de bons résultats finiront par suivre (cela peut prendre des mois, voire des années, selon votre objectif final, alors n’abandonnez pas !). Pour reprendre les mots de Clear : « Toutes les grandes choses naissent de petits débuts. »
2. Concentrez-vous non pas sur ce que vous voulez accomplir, mais sur ce que vous voulez devenir.
Clear écrit sur le fait que les gens n’envisagent pas (alors qu'ils le devraient) un changement d’identité lorsqu’ils essaient de faire un changement. Par exemple, quelqu’un qui a pour objectif d’essayer de devenir un leader ne devrait pas se contenter de penser : « Je veux être un leader et si je prends ce cours ou si j’obtiens ce poste, alors je serai un leader. » L’accent est mis sur le résultat et le processus, mais pas sur les croyances qui motivent ces actions.
La clé est de faire de l’habitude une partie de votre identité, et selon Clear, « Dire que je suis le genre de personne qui veut cela, c'est une chose. Dire que je suis le genre de personne qui est comme ça, c'en est une autre. »
Lorsqu’une habitude fait partie de votre identité, vous vous battez bec et ongles pour la maintenir. Changez votre façon de penser : transformez « Mon objectif est de suivre un cours pour m’aider à développer mes compétences en leadership » en « Mon objectif est de devenir un leader ». Concentrez-vous sur ce que vous voulez devenir, plutôt que sur ce que vous voulez accomplir, et ce simple changement d’état d’esprit vous aidera à être plus efficace pour vous en tenir aux habitudes que vous devez adopter pour réussir.
3. Comprendre la différence entre l’action et le mouvement.
Clear écrit : « Le mouvement nous permet d’avoir l’impression de faire des progrès sans courir le risque d’échouer. » J’ai trouvé cette astuce très pertinente à mon travail d’écrivain.
Parfois, j’ai une bonne idée pour un article de blog, mais je passe tout mon temps à décrire et à trouver la meilleure façon d’aborder mon écriture que je n’arrive pas à écrire cet article. J’ai l’impression de faire des progrès, cependant, ce qui m’aide à penser que je me rapproche de mon objectif final d’écrire l’article de blog. Mais, de fait, je n’ai rien accompli de façon tangible, et peut-être que la seule chose que j’ai apprise, c’est que je dois revenir à la planification ou en apprendre davantage sur le sujet sur lequel je dois écrire afin de réussir à écrire l’article.
Clear identifie la différence entre l’action et le mouvement : « Parfois, le mouvement est utile, mais il ne produira jamais un résultat par lui-même. Peu importe le nombre de discussions que vous pourrez avoir avec votre coach sportif, ce n'est pas ça qui vous aidera à atteindre la forme à laquelle vous tendez. Seule l’action de s’entraîner permettra d’obtenir le résultat que vous cherchez à obtenir. »
Pour faire le lien avec le leadership, disons que votre objectif consiste à devenir un coach efficace pour votre équipe. Il est utile d’étudier comment être un coach efficace et de suivre des cours, mais pour le devenir véritablement, vous devez non seulement vous entraîner à avoir ces différentes conversations de coaching (la pratique des compétences VR est une excellente option), mais aussi vous lancer et commencer concrètement à discuter avec votre équipe. Vous ne serez peut-être pas parfait tout de suite, mais comme le dit Clear, « vous n’avez pas besoin de cartographier toutes les caractéristiques d’une nouvelle habitude. Il vous suffit de le pratiquer. Vous avez juste à vous entraîner. »
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Carly Barry est rédactrice pour l’équipe des communications marketing de DDI. Lorsqu’elle ne travaille pas sur ses articles, Carly court après ses deux jeunes fils et participes à des courses de 5 km et des semi-marathons.
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